10 choses à faire pour profiter pleinement et longtemps de son Bonefish !

 

Oh il n’est pas nécessaire d’en faire des caisses pour entretenir un ampli à ses début ! Cependant, si vous souhaitez vraiment profiter de celui-ci et lui épargner des pannes évitables plus les petites bricoles qui pourraient éventuellement vous gêner, il peut être intéressant de tenir compte de ceci.

1) Vis, oh ma vis…

Votre Bonefish sera rapidement soumis à des vibrations, qu’elles soient mécaniques, par le transport en voiture par exemple, ou acoustiques. Imaginez un seul instant la pression acoustique à l’intérieur d’un Lil Tweedy ou d’un Queen Deluxe… C’est monstrueux ! Aussi, les pièces mécaniques, le bois, la visserie et les lampes sont fortement sollicités. Pour éviter des phénomènes de microphonie et de vibrations il peut être nécessaire de donner un petit coup de clé ou de tournevis de temps en temps :

  • Vérifiez que les vis de poignée, les entrées et sorties jacks, les supports de châssis, les potentiomètres et leurs boutons tiennent bien.

  • Contrôlez si vous le pouvez, que les écrous du haut-parleur soient correctement vissés. Il n’est pas nécessaire ni conseillé de visser le haut-parleur à fond : cessez dès que vous sentez qu’il y a bonne résistance.

  • Le logo doit être bien plaqué contre le bois et ne pas bouger.

  • Le support châssis doit être maintenu fermement. Les écrous des vis de support châssis sont sujets à se dévisser légèrement avec le temps. Aussi n’hésitez pas à mettre un petit coup de tournevis. Si vous possédez un Tweedy, il peut être très utile de vérifier que le châssis ne s’est pas déplacé. Si un espace s’est créé entre le panneau arrière supérieur et le châssis, il serait bon de remettre ce dernier à sa place car cela peut engendrer des vibrations sur certaines notes.

2) Save the tubes !

J’ai coutume de dire (et je ne me lasserai jamais de le répéter), que les lampes sont les parties les plus fragiles d’un ampli à lampe bien fait. Donc d’un Bonefish 😊. Les lampes sont comme les ampoules de votre abat-jour. C’est en gros le même principe, même si leur construction est plus élaborée et le verre plus épais. Mais ça reste fragile. En prendre soin est donc une priorité, à moins que vous ne les changiez avant chaque concert comme le font certaines stars internationales.

  • D’abord évitez-leur les chocs car elles n’aiment pas ça du tout. Aussi quand déplacez votre Bonefish, attention de ne pas trop le cogner, surtout s’il est sur ON.

  • Quand je dis ‘les chocs’, je pense aussi aux chocs thermiques. Sortir l’ampli du coffre de la voiture où il est resté une nuit alors qu’il gèle et le mettre sous tension immédiatement, n’est pas une très bonne idée. Ni pour les lampes, ni pour les composants, ni pour le bois et son revêtement.

  • D’abord, il vaut mieux éviter de le laisser toute la nuit dans le coffre. Mais parfois on peut être obligé de le laisser une heure ou deux. Si c’est le cas, il est préférable de le remettre à température ambiante une petite vingtaine de minutes, tranquille pépouze, et ensuite le laisser sur Standby quelques minutes. Vous aurez tout le loisir de bavarder avec vos potes et prendre un café.

  • Laissez le temps aux lampes de chauffer. Idéalement, vous mettez le Stby quelques minutes (si l’ampli n’a pas été bougé, une minute peut suffire). Cela permet le préchauffage des lampes. Ensuite, le volume à 0, enlevez le Standby et laissez l’ampli à l’idle autant de temps que vous le pouvez. (Lire l’article sur l’idle). Votre Bonefish va ronronner et tout va se mettre en branle tranquillement. Vous pourrez en profiter pour vous assurer qu’il n’existe pas de bruits bizarres. Après, vous pourrez jouer à volume correct, comme en répétition. Si toutefois vous souhaitez le pousser, attendez d’avoir joué une petite vingtaine de minutes à volume ‘normal’ auparavant. Vos tubes vous remercieront.

  • Plus vous solliciterez vos lampes plus elles vont s’user, c’est normal. Donc si vous jouez fort et fréquemment, il y a fort à parier que vous deviez changer de lampes plus souvent.

  • Les atténuateurs c’est sympa, mais ça use prématurément vos tubes, sachez-le !

Savoir gérer son Standby

Un Bonefish peut rester allumé longtemps, très longtemps… J’en connais qui l’ont laissé allumé plusieurs jours d’affilée parce qu’ils croyaient l’avoir éteint : « Il ne faisait aucun souffle ! », m’ont-ils dit… Il est vrai que ça peut être trompeur. Mais ce n’est pas génial. Aussi pendant une répète de plusieurs heures, n’hésitez pas à mettre votre Bonefish sur Standby lorsque vous faites une pause. Si la pause est très longue, du genre une demi-heure et plus, il vaut mieux éteindre votre ampli. Cela fera faire un petit break à votre transformateur et c’est mieux pour la planète.

3) Tests de lampes : faut pas exagérer !

Il y a parfois des spécialistes du tuning d’ampli. Je ne pense pas que ce soit la grande majorité de notre clientèle, fort heureusement… Il m’est cependant arrivé (deux fois en plus de dix ans, vous me direz que c’est quand même assez peu) de revoir en maintenance deux de nos amplis dont les problèmes étaient liés à un mauvais contact dans un des supports. En fait tous les supports de ces deux loulous étaient laxes à un point où les lampes se baladaient entre les mâchoires. J’ai pu rattraper le problème mais j’ai dû changer deux supports malgré tout. Clairement les clients avaient testé leur stock de lampes et celles de leurs copains. Et évidemment ce n’est pas une excellente chose même si l’on maîtrise le sujet.

D’abord il faut savoir que plugger dans son ampli une lampe qui n’a pas été au préalablement testée est risqué. Certaines arrivent neuves d’usine, déjà en court-circuit. Nous avons trois testeurs à tubes et nous testons systématiquement toutes les lampes que nous recevons. Donc je peux vous dire que des lampes neuves, soi-disant appairées… J’en ai renvoyé un paquet. Alors que dire des lampes NOS ? Là on atteint des sommets ! Aussi, à moins que vous ne soyez sûr(e) de la provenance et de la conformité d’une lampe, par pitié, ne la mettez pas dans votre ampli. À moins que le fait de péter votre transfo de sortie, cramer votre transfo d’alim plus deux ou trois résistances au passage ne vous rebutent pas.

Ensuite, même si l’on a l’habitude, plugger et déplugger des lampes constamment va forcément écarter les mâchoires et agir sur le maintien de la lampe. Et après c’est la porte ouverte aux pannes stupides.

Enfin, un ampli ne fonctionnera jamais mieux que lorsqu’il a l’habitude de travailler avec les mêmes éléments surtout au début. Imaginez une sorte d’écosystème dont les éléments apprennent peu à peu à cohabiter. C’est une bonne chose de le laisser se roder avec sa configuration d’origine. Rappelez-vous de ce vieil ampli qui a appartenu à l’oncle Jean. Il avait conservé ses lampes d’origine et il sonnait terrible, non ?

4) S’assurer du raccord Haut-Parleur

Il y a une protection au cas où l’on oublierait de connecter un haut-parleur. Mais si l’on a le malheur de brancher un HP avec un câble dont les soudures sont mal faites, ou un HP dont une des connexions est déficiente, vous risquez de perdre votre transfo de sortie. Aussi assurez-vous avant de faire des tests de haut-parleurs ou de brancher un cabinet externe, que la continuité est assurée.

5) À vos chiffons !

Pour nettoyer votre Bonefish, (tolex et châssis), un petit coup de chiffon microfibres suffit. Pour le tweed, un coup de pinceau éventuellement pour le dépoussiérer, mais là c’est du luxe. Il n’est pas nécessaire, ni conseillé d’utiliser des produits de nettoyage de quel type que ce soit.

6) Évitez la pluie, la poussière et l’humidité

Voilà… Tout est dit je crois. En même temps, j’ai vu réapparaître un Queen avec une couche de poussière de craie à l’intérieur. Il a fallu que je nettoie les supports de lampes, les potentiomètres et l’intérieur du châssis. Je me demande bien ce qu’il a pu vivre pour en arriver là. Il a fallu que je le rassure, il était traumatisé 😁

7) En voiture

Pour transporter mes amplis, je préfère les mettre à plat, la face avant sur le plancher du coffre, posés sur une couverture pliée en quatre. Je roule normalement en respectant le code et la vitesse autorisée. Mais aussi, et surtout, je fais très attention aux dos d’ânes et aux ralentisseurs ! Ce sont des destructeurs d’amplis. Une housse toute simple ne nuit point.

Il est souhaitable d’attendre que les lampes aient refroidi avant de transporter votre ampli, car des lampes chaudes réagissent très mal au stress.

8) Fais tourner le potard

Les potentiomètres ne sont pas étanches. Donc il peut y avoir des scories qui viennent se loger sur leurs pistes. Cela se traduit par des craquements ou des comportements parfois erratiques et peu précis du potentiomètre. Logiquement il serait bien de les nettoyer de temps en temps. Mais parfois les faire tourner dans les deux sens une douzaine de fois suffit. Faites-le régulièrement car souvent l’on conserve les mêmes réglages et ces composants ont besoin de se dégourdir les jambes de temps en temps.


9) Laissez votre Bonefish se roder

Tout composant, y compris les câbles, doit être rodé. De même, un ampli donnera son meilleur après un certain laps de temps. Selon la fréquence à laquelle vous jouez, cela peut être de quelques semaines à quelques mois. Aussi ne soyez pas trop impatient(e). Un Bonefish se bonifie avec le temps.

10) Reverb et Vibrato

Il est important de laisser le tank Reverb connecté ou bien vous risquez des déconvenues. Si vous n’utilisez pas la Reverb, mettez-la en OFF grâce au footswitch ou pluggez un shunt sur la prise consacrée à commande de la Reverb située à l’arrière de l’ampli.

Au sujet du vibrato, je vois parfois des guitaristes qui le mettent à zéro tout en le laissant actionné. Il faut savoir que même lorsque le potentiomètre Deep est à zéro, il peut y avoir des oscillations. Et sur un circuit comme celui du Lil Deluxe cela agit sur le Bias des lampes de puissance. Elles ne travaillent donc pas d’une manière optimale. Là encore il est conseillé d’utiliser le footswitch ou un shunt.

En respectant ces petites règles toutes simples, votre Bonefish vous remerciera et vous le rendra au centuple, soyez-en sûr(e) !

 
Fabrice Monnel